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CENTRAL

 La Transcévenole

Ardèche
Haute-Loire

La ligne ferroviaire inachevée
Du Puy en Velay (43) à Nieigles-Prades (07)
Viaduc de la Recoumène

En quelques lignes - Histoire de la ligne - Description de la ligne - Quelques chiffres - Laurent Eynac - La ligne, et maintenant ?
Bibliographie - Liens - Contact

En quelques lignes... 

Viaduc de la Recoumène
Viaduc en basalte de la Recoumène

A la fin du XIXème siècle, la liaison ferroviaire Clermont-Ferrand - Nîmes était à l'étude. Les habitants d'Ardèche et de Haute-Loire espéraient alors la construction d'une ligne entre les villes d'Aubenas (Nieigles-Prades) et du Puy-en-Velay, permettant alors la liaison Clermont-Ferrand - Nîmes. Mais à cette époque, une deuxième solution était évoquée : un passage par la vallée du Haut-Allier. Cette deuxième solution fût finalement choisie et en 1870, la "ligne de la Lozère" était inaugurée : de Clermont, elle rejoignait Brioude, continuait vers Langeac, puis vers Langogne par la vallée du Haut-Allier, passait à Villefort pour enfin arriver à Nîmes.

Alti-ligériens et ardéchois ne cesseront alors de se battre pour leur ligne, qui leur permettrait entre autre de réduire le trajet entre Aubenas et le Puy à 3 h au lieu de 2 jours. Elle permettrait surtout de développer l'activité et le commerce sur toute la zone concernée.

 Viaduc des Badioux
Viaduc en arkose des Badioux

 Histoire de la ligne

Viaduc de la Recoumène
Viaduc de la Recoumène




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 1866
Ouverture de la ligne Saint-Etienne - Le Puy en Velay

1870
Ouverture de la ligne Clermont - Nîmes (par Brioude, Langeac, Langogne)

1906
Après l'insistance des habitants du Velay et de l'Ardèche, la ligne Le Puy - Nieigles-Prades (à côté d'Aubenas, devenu par la suite Lalevade d'Ardèche) est déclarée d'utilité publique.

1911
Début des travaux. Percement en Ardèche des tunnels du Roux et du Cheylas, et en Haute-Loire du tunnel de Présailles.

1914
Interruption des travaux à cause de la guerre. Côté ardéchois ils ne seront jamais repris.

1919
Poursuite des travaux côté Velay, sous l'impulsion de Laurent Eynac, conseiller général de la Haute-Loire.

1921-1925 
Construction du Viaduc de la Recoumène, le plus haut (65 m).

1937
Nationalisation des chemins de fer français.

1939
Abandon des travaux en Haute-Loire.

1941
Arrêté de déclassement de la ligne.

 Viaduc de Chabannes
Pilier du viaduc métallique de Chabannes

Description de la ligne








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La ligne partirait donc du Puy, passerait près de Laussonne, puis au Monastier-sur-Gazeille (3700 habitants à cette époque). Elle atteindrait alors son point culminant à Présailles (1078 m), à la sortie du tunnel, puis elle rejoindrait la Loire à Issarlès, suivrait le fleuve jusqu'à la Palisse et continuerait vers Saint-Cirgues. Elle franchirait alors la ligne de partage des eaux (Méditerranée/Atlantique) dans le tunnel du Roux. A la sortie de ce tunnel, un problème se posait. L'altitude était encore de 933 m et le terminus (Nieigles-Prades), à 18 km à vol d'oiseau, n'était qu'à 263 m, soit 670 m plus bas. Il fallut donc élaborer la "spirale de Montpezat" pour que la pente reste satisfaisante pour les trains : sur quelques kilomètres, plusieurs souterrains formeraient une boucle hélicoïdale sur 4 niveaux. La ligne passerait donc plusieurs fois sous elle-même. Cette spirale ne restera qu'un projet titanesque.

A la fin des travaux en 1939, le tronçon Le Puy - Le Monastier est achevé (gares, maisons de gardes-barrières, entrepôts aussi). Il ne reste que les rails à poser. Au-delà du Monastier, la voie franchit la Gazeille sur le Viaduc de la Recoumène, passe le tunnel d'Avouac (75 m), celui de Présailles, passe à côté des fondations de la gare de Présailles (au-dessous, câves voûtées), puis s'arrête 500 m plus loin dans un champ, où devait être construit le viaduc de Mezeyrac, pour franchir l'Orcival et entrer en Ardèche.

Le projet prévoyait le franchissement de la Veyradeyre et du Gage (affluents de la Loire) puis de la Loire elle-même à Lapalisse, de traverser le tunnel du Roux (percé, lui) avant d'attaquer la spirale de Montpezat. Il restait donc beaucoup de travail côté Ardéchois.

 Pont près d'Avouac
Pont près d'Avouac

Viaduc de la Recoumène
Viaduc de la Recoumène

 Quelques chiffres
Plaque d'informations du Viaduc de la Recoumène


  • Tunnel le plus long : tunnel du Roux (St-Cirgues) : 3336 m. Tunnel à double voie (pour une meilleure ventilation). Terminé.
  • Tunnel de Présailles : 2626 m. Entièrement percé mais la voûte n'a pas été totalement réalisée.
  • Altitude maximum de la ligne : 1078 m à Présailles.
  • Longueur de la ligne : du Puy à Nieigles-Prades : 89 km.
  • 12 viaducs et 35 souterrains (15,4 km au total).
  • Un seul acident mortel : la veille de Noël 1930, un ouvrier glissa d'un échaffaudage du viaduc de Fontfreyde;

Viaduc de la Recoumène
Viaduc de la Recoumène

 Laurent Eynac,
ardent défencseur
de la Transcévenole





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Si la construction de la ligne côté Haute-Loire était à ce point avancée, c'était certainement grâce à l'acharnement de Laurent Eynac.
Natif du Monastier (en 1886), cet homme se retrouve rapidement conseiller général, de 1913 jusqu'en 1937. Il sera également député pendant toute cette période., puis sénateur de 1935 à 1940.
Il sera Ministre des PTT, du Commerce, des Travaux Publics et enfin de l'Air.
Dès 1919, il s'investit dans la construction de la Transcévenole, pour développer son canton et y offrir du travail. En effet, pendant tout le chantier, il y a eu jusqu'à 1500 hommes embauchés et bien payés. L'ambiance était bonne dans les cambuses...
Laurent Eynac se battra pendant 20 ans pour l'édification de la ligne, jusqu'en 1939. Mais dès 1930, le trafic ferroviaire en France souffre de la rude concurrence de la route. La détermination de Laurent Eynac n'aura fait que retarder l'inévitable : l'abandon du projet.

Viaduc de la Recoumène
Viaduc de la Recoumène
 

 La ligne, et maintenant ?





Tunnel d'Avouac
Tunnel d'Avouac



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La Transcévenole n'aura jamais vu passer un train (si ce n'est les locomotives de chantier). Mais elle aura été témoin d'une certaine activité. Elle offre aujourd'hui un beau chemin de randonnée (à pied, à VTT, à cheval...). Une manifestation est d'ailleurs organisée chaque année, en mai.
Quant aux ouvrages d'art, ils ont connu ou connaissent des utilisations diverses, parfois surprenantes :

 Anecdote

 Lors du percement du tunnel de Présailes, la poussière était épouvantable et le travail pénible. Les ouvriers buvaient alors beaucoup. On disait à l'époque qu'avec tout ce vin, on aurait pu remplir le tunnel...

Pont de pierre,
pont de fer


Tous les viaducs ont été contruits en pierre (basalte, arkose) excepté celui de Chabannes. Un tablier métallique avait été préféré car ce pont enjambait une faille géologique. En cas d'un tremblement de terre, il aurait mieux résisté.
 
  • Tunnel du Roure : a servi de cave d'affinage pour les fromageries du Velay.
  • Gare des Badioux : est devenue une colonie SNCF.
  • Maisons de garde-barrière : plusieurs sont devenues des résidences.
  • 4 tunnels cédés au Ministère des Affaires culturelles "pour les besoins du service de protection des oeuvres d'art".
  • Gare voyageurs du Monastier : est devenue une colonie SNCF, puis une école maternelle, avant d'être détruite pour laisser la place au nouveau collège Laurent Eynac...
  • Gare de marchandises du Monastier : est devenue elle-aussi une colonie de la SNCF, puis une usine et enfin une salle des fêtes (encore utilisée aujourd'hui).
  • Tunnel de Présailles : a été utilisé pour l'entrainement des commandos des services spéciaux.
  • Partie de la ligne vers Lantriac : les rails ont été posés en 1960 pour les besoins d'un feuilleton télévisé : "La Princesse du rail".
  • Viaduc des Badioux : a été utilisé en 1980 pour un téléfilm "Le Fou du Viaduc"
  • Viaduc de la Recoumène (65 m de hauteur) : sert l'été pour le saut à l'élastique.

 Bibliographie : La Transcévenole. Histoire de la ligne inachevée du Puy à Aubenas. De Jean Grimaud. Ed. La Transcévenole.
 Liens :

 
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 Contact : alex
 Auteur : Alexandre Aubry